Aujourd’hui, nous dénombrons environ 70 réflexes archaïques. Chaque réflexe a avant-tout un rôle dans la survie du nouveau-né, comme la première inspiration, la recherche du sein, la succion…
Ils vont aussi permettre la maturation du système nerveux central. En effet, à la naissance les différentes parties du système nerveux central (les deux hémisphères, le cervelet, la moelle épinière…) sont en place mais ne sont pas fonctionnelles à 100% car les connexions entre elles (les synapses), sont parcimonieuses. Le seul élément mature et fonctionnel du système nerveux central à la naissance est le tronc cérébral. Il fait partie des structures nerveuses primaires et gère les réflexes archaïques.
Cette non-maturation du système nerveux à la naissance est primordiale car le passage du crâne dans le bassin de la mère lors de l’accouchement créerait des lésions irréversibles au cerveau.
Lorsqu’un réflexe archaïque se déclenche au niveau d’une partie du corps, il y a création de synapse dans la partie du cerveau qui gère cette zone du corps.
Lorsqu’il y a assez de synapses dans la zone du cerveau, le réflexe archaïque s’arrête (on dit qu’il s’intègre).
Il y aura donc une représentation nerveuse du corps dans le cerveau, c’est la première image corporelle.
Exemple concret : Lorsque l’on place un objet dans la main d’un bébé, un réflexe se déclenche et sa main se referme. C’est le réflexe de grasping. Lors du déclenchement du réflexe, la partie du cerveau qui gère la main est stimulée et les synapses s’y développent.
Le but des réflexes archaïques est donc de créer des synapses.
Lors de la première année de vie, un bébé développe 4,7 millions de synapses par minute.
De la naissance à l’âge de 5 ans, un enfant va créer en moyenne 1000 nouvelles synapses par seconde pour atteindre le chiffre faramineux de 1 million de milliards de synapses à l’âge de 5 ans (un adulte a 300 mille milliards de synapses).
Cette multiplication de synapses crée des chemins neurologiques qui vont mettre en lien les différents éléments du système nerveux et ainsi former un réseau de communication neuronal. Chaque chemin neurologique va permettre le contrôle (moteur et sensoriel) d’une partie du corps et assurer différents processus neurologiques (comme celui de l’apprentissage). Plus il y aura de synapse, plus l’image corporelle sera détaillée, meilleur sera le contrôle corporel, et plus facile sera les processus de l’apprentissage. Au fur et à mesure de l’évolution de l’image corporelle, l’enfant passera les étapes de son évolution psychomotrice : tenir sa tête, tenir assis, ramper, faire du 4 pattes, marcher, apprendre, mémoriser, reconnaître des formes, des couleurs…